***** Livre sympathique
La frontera… la frontière… celle qui sépare les Etats-Unis d’Amérique et le Mexique; celle dont on a tant entendu parler avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Cette frontière est pour nous un trait sur une carte, mais lorsqu’on s’en approche, on se rend compte que ce n’est pas qu’une simple ligne à franchir. Il y a ici une zone de non-droit, une zone que l’on souhaite traverser pour se sauver, mais dont la traversée pourrait nous tuer… ou pire encore.
Nous suivons plusieurs personnages : Pedrito, La Mère, Le Coyote, Jaime, Alma et Inmaculada. A la manière d’un roman choral (mais sans changement de style à chaque personnage) nous suivons ces destinées d’un côté ou de l’autre de la frontière. Certains qui souhaitent la traverser, d’autres qui veulent dénoncer la situation, ou tout simplement ceux qui y [sur]vivent.
On retrouve le style particulier des romans hispaniques où le réel se mêle à l’irréel sans crier gare. Car autour de cette frontière se passent des choses qui sortent de l’entendement. Des âmes meurtries qui restent hanter les lieux, des croyances plus ou moins glauques.
Gabino Iglesias nous montre sans retenue le monde autour de cette frontière mexicaine, la violence qui y règne, le courage et l’espoir de ceux qui souhaitent passer mais aussi de ceux qui aident à passer. Car le passeur, le coyote, lui, a une mission sans fin.
J’ai aimé découvrir cet endroit du monde sur lequel j’ai très peu lu jusqu’à présent. Gabino Iglesias ne prend pas de gants pour nous décrire cet univers très particulier. C’est raconté de telle manière que la partie paranormale est complètement intégrée au réel et je ne serais pas surprise que tout ceci soit exactement ce qui se passe à la frontera.
Le degré de pitié qu’on inspire aux autres diminue à chaque anniversaire.
La mort est inévitable, mais on peut essayer de lui mettre des bâtons dans les roues.
Je remercie chaleureusement les éditions Sonatine ainsi que Léa du Picabo River Book Club pour ce partenariat.
Les lamentations du coyote, Gabino Iglesias, Sonatine Editions, 2018 (2021 pour l’édition française). Traducteur : Pierre Szczeciner.
Ca m’a l’air pas mal du tout.