***** Très bonne lecture
Quel citadin un tant soit peu intéressé par le zéro déchet ou bien la vie en harmonie avec la nature ne s’est pas imaginé au moins quelques secondes d’aller vivre en toute autonomie dans une maison perdue, avec son petit potager, ses chèvres et ses poules ? Certains ne font qu’y penser, d’autres le font. Plus ou moins longtemps, mais ils sautent le pas et essaient. Et quand ça réussit, la vie retrouve son rythme, lent mais productif. Heureux. Efficace.
A la Barberie, dans les Alpes-de-Haute-Provence, Michel a rassemblé autour de lui, au fil des années, des personnes souhaitant vivre autrement. Une petite communauté autonome vivant avec des règles simples et en-dehors des dictats de la société actuelle. Or voilà, l’ancien compagnon de Rosalie est venu en pleine nuit enlever leur fils et l’a sorti de la Barberie. Pourquoi un tel acte ? Et pourquoi Rosalie ne le signale-t-elle pas ? Voici le point de départ de cette histoire qui m’a tenue en haleine.
J’ai beaucoup aimé le fait qu’il y ait un focus sur chaque famille présente à la Barberie : quelle était leur vie d’avant ? Quel a été le déclic qui a fait qu’ils ont sauté le pas en quittant la ville ? J’apprécie de connaître le passé des personnages des livres que je lis. Ainsi l’histoire a plus de profondeur et il est plus aisé de ressentir de l’empathie vis-à-vis d’eux.
L’aspect communautaire est très intéressant également. Avec des soupçons de survivalisme inhérent à ce type de communauté autonome, les régimes végétariens, végétaliens et carnivores se côtoient sans jugement (et ça c’est bien !). Mais… n’est-ce pas un peu trop idyllique? Tout le monde joue-t-il vraiment le jeu?
Bien que j’ai parfois été perdue dans la chronologie des évènements, ce livre a été une belle découverte. L’aspect vie en pleine nature en totale autonomie fait partie de mes pensées (vivre un peu plus lentement… le rêve :)) donc j’ai aimé découvrir la Barberie, ses principes, ses règles, son accueil. J’ai également retrouvé un trait de caractère que je déteste chez une personne : le fait d’avoir une idée en tête et de refuser d’écouter une autre personne qui a une vision différente. Mais le fait de détester des personnages dans un livre est un très bon point à mon sens car cela signifie que l’auteur a fait du bon travail.
J’ai retrouvé un petit côté Pierre Lemaître au niveau des twists dans l’histoire, cependant cela aurait pu être encore plus prononcé pour un effet encore plus dévastateur.
Il s’agit d’un livre que j’ai beaucoup aimé et que je recommanderai sans souci.
Je remercie chaudement Joël des éditions Taurnada de m’avoir proposé cette lecture.
A pas de loup, Isabelle Villain, Editions Taurnada, 2020
Voilà un billet bien tentateur. Merci pour ce conseil.