***** Coup de cœur !
Quatrième de couverture :
Artiste et homme de foi juif en Transylvanie, le nain Shimshon Eizik Ovitz eut dix enfants entre 1886 et 1921, dont sept de petite taille. Ces derniers fondèrent la Troupe lilliputienne et se produisirent à travers l’Europe centrale comme musiciens et comédiens. Au printemps 1944, tous furent déportés à Auschwitz et sélectionnés pour servir d’objets d’étude au diabolique docteur Josef Mengele. Mais tous survécurent et en 1949 ils émigrèrent en Israël, où ils se retrouvèrent dans les sordides baraquements d’un camp.
Malgré leurs épreuves, les Ovitz ne perdirent jamais goût à la vie parce que jamais ils ne se séparèrent. Avant sa mort en septembre 2001, Perla, cadette et dernière survivante de la fratrie, a raconté l’histoire de la Troupe lilliputienne à un couple de journalistes israéliens, Yehuda Koren et Eilat Negev.
Avis :
Ce livre raconte la vie de la famille de lilliputiens depuis la naissance du premier nain, jusqu’au décès de la dernière naine de la famille. Il nous raconte non seulement les épreuves positives et négatives de cette famille tout au long de leur vie, mais aussi les expériences scientifiques qu’effectuait Josef Mengele dans le camp de concentration d’Auschwitz.
En effet, Josef Mengele, pur scientifique, effectuait des travaux sur les jumeaux, les nains et toute personne montrant une difformité ou une « anormalité ». Je dis « pur scientifique » dans le sens où il voyait ses cobayes humains comme des… cobayes. Il ne leur voulait ni bien ni mal, ils lui servaient de terrain pour effectuer ses expériences. Dès qu’ils ne lui servaient plus, il les « jetait ».
Tout comme les survivants, le lecteur peut être partagé entre des sentiments contraires à son sujet. D’un côté il est facile de se dire que cet homme était un monstre (âmes sensibles attention, il y a des descriptions), mais d’un autre, grâce à ses besoins d’expériences, certaines personnes sont restées en vie.
Dans un univers de silhouettes chauves et squelettiques vêtues de loques, les vêtements et les chevelures des lilliputiens faisaient fonction de bouclier: en les voyant les SS comprenaient immédiatement qu’il ne fallait pas s’en prendre à eux.
Durant la lecture on apprend que Mengele n’a pas été condamné pour ses crimes (car il n’a pas été attrapé) du coup je me suis renseignée sur lui, et en effet, il a réussi à échapper à la traque qui a été menée pour le retrouver.
Le monde entier le recherchait mais j’avais décidé de ne pas témoigner si jamais on le retrouvait. Non que j’éprouve la moindre reconnaissance, peu lui importait que je vive ou que je meure. Mais un temps il m’avait épargnée, me permettant ainsi de tenir bon et de m’en sortir.
J’ai trouvé l’histoire de cette famille racontée avec beaucoup de délicatesse. On ressent bien les liens indéfectibles unissant les membres de cette famille, tant les « grands » que les « petits ». Ils ne peuvent survivre les uns sans les autres et restent unis quelles que soient les épreuves, c’est ce qui les sauva plus d’une fois.
Cette histoire est très émouvante, chaque partie du livre commence par une série de photographies de la famille Ovitz ou d’autres personnes déportées, ce qui rend l’histoire plus réelle pour les personnes n’ayant pas connu cette époque/des témoins. Il s’agit d’un témoignage troublant, révoltant, mais c’est aussi un message d’espoir, un message sur le pouvoir de la famille et des amis.
J’ai trouvé ce livre par hasard, n’en avais jamais entendu parler avant. A mon sens il devrait être mieux connu car il regorge d’informations et de témoignages directs. Pas seulement issus d’archives, mais prononcés par des personnes vivantes, qui y étaient.
Ce livre entre dans le challenge Multi Défi sur Babélio, dans la catégorie « Un roman qui se passe en temps de guerre ».
Il fait aussi partie du challenge entre cousines sur le thème « Histoires de survie durant la seconde guerre mondiale ».
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