***** Très bonne lecture
Quatrième de couverture :
Un homme étrange s’est engagé au sein d’une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Perdu dans la brume, tout au fond d’une vallée mal connue et difficilement accessible, se révèlent les contours d’un hameau. Les travaux ne sont pas remis en question par cette découverte : le village sera englouti sous les eaux. Au cours du terrible chantier, alors que la dynamite éventre la montagne et ébranle les maisons, le destin du narrateur entre en résonance avec celui de la petite communauté condamnée à l’exil.
Dans des paysages dont la splendeur contraste avec la violence fruste des moeurs, cette fable sombre retrace un combat tellurique et intimiste d’une poésie inoubliable.
Avis :
J’ai trouvé ce livre assez paradoxal. Mais paradoxal dans le bon sens du terme. Alors qu’il raconte la destruction, la mort, le remplacement d’une civilisation par une construction qui cible le confort de la modernité, on ressent un calme apaisant à la lecture.
Je pense qu’il ne faut pas le considérer comme étant le choc tradutionnel entre le Japon ancestral et le Japon moderne… mais comme étant un fait de société international. Ce qui se passe dans ce livre aurait pu se passer ailleurs. Une civilisation assez primitive se voit expropriée pour que sa vallée soit engloutie par un lac de retenue.
Nous voyons cette histoire à travers les yeux de l’un des ouvriers du chantier. A travers lui, nous imaginons la résignation des habitants, nous regardons leurs préparatif de départ… mais à aucun moment nous ne savons ce qu’il pensent et ressentent. C’est d’ailleurs assez déroutant puisqu’il y a beaucoup de livres où le narrateur est omniscient et où l’on a beaucoup d’informations sur ce que pensent tous – ou presque – les personnages. Ce côté mystérieux ajoute à la féérie de ce livre, de ce paysage. Le côté « zen » est d’ailleurs amplifié par l’omniprésence de l’eau, qu’elle soit sous forme de torrent, de brume ou encore de pluie.
Je tiens également à souligner la couverture de l’édition Actes Sud qui est juste sublime et appelle à la méditation.
Au final, il s’agit d’un livre poignant malgré le non étalage de sentiments. Ici, point de pathos, on regarde, on obsèrve, on imagine… et on ressent.
Akira Yoshimura est l’auteur du mois d’août choisi par Adalana 🙂
C’est ce qui est déroutant avec les écrivains japonais : pas de pathos, juste les mots.
Alex: tu as tout à fait raison. C’est déroutant mais tellement juste.
Tu as souligné ce que j’aime chez Yoshimura, pas de sentiments, pas de jugement, il se contente de raconter…
Merci pour cette contribution !
Un beau mois ! Je te rejoins, sur le roman et la couverture, même si nous n’avons pas la même ^^
Ce que j’ai ressenti moi à la lecture de ce roman, c’est de l’ennui…